Les arcanes de cette exploitation d'une héroïne qui symbolise la France de façon mythique, voire mystique, sont innombrables. Lors de son procès dans le château de Rouen (dans la chapelle royale, la salle dite de parement qui faisait partie des appartements royaux et dans la tour-prison lors de séances en comité restreint)[167] qui dure du 21 février au 23 mai 1431[168], Jeanne d'Arc est accusée d'hérésie. Dès lors vérifier sa virginité devient un enjeu important, étant donné l'importance politique des projets de Jeanne : restaurer la légitimité du roi Charles VII et l'amener au sacre. Il remarque également que Jeanne d'Arc fut d'emblée mise en controverse et suscita le débat parmi ses contemporains. Au commencement était le mythe. Les conflits d'intérêts autour d'elle dépassent la rivalité politique entre les Anglais et les partisans du dauphin. Elle est condamnée à être brûlée vive en 1431 après un procès en hérésie conduit par Pierre Cauchon, évêque de Beauvais et ancien recteur de l'université de Paris. Un second procès est instruit qui conclut, en 1456, à l'innocence de Jeanne et la réhabilite entièrement. Hélie de Bourdeilles, évêque de Périgueux, a écrit un long mémoire, Considération sur la Pucelle de France, pour obtenir la réhabilitation de Jeanne d'Arc, en 1453/1454. Il est en revanche difficile de savoir ce qui s'est passé entre le jugement et le constat de « relapse », période où Jeanne a été durement maltraitée par ses geôliers. Le 30 mai 1431, après s'être confessée et avoir communié, Jeanne en tunique de toile soufrée est conduite vers neuf heures, sous escorte anglaise, dans la charrette du bourreau Geoffroy Thérage, place du Vieux-Marché à Rouen où l'on a dressé trois estrades : la première, pour le cardinal de Winchester et ses invités, la seconde pour les membres du tribunal civil représenté par le bailli de Rouen Raoul le Bouteiller ; la troisième, pour Jeanne et le prédicateur Nicolas Midi, docteur en théologie. Ainsi, une bataille autour des prophètes eut lieu notamment entre les Anglais et les Français, chaque camp fabriquant de fausses prophéties[196]. Article repris dans : Philippe Contamine, Contexte politique du royaume de France (1407–1429), De Domrémy à Chinon (1428 – février 1429), Campagnes militaires (avril - décembre 1429), Vallée de la Loire et chevauchée vers Reims, Saint-Pierre-le-Moûtier et La Charité-sur-Loire, Capture par les Bourguignons et vente aux Anglais (1430), Jeanne d'Arc et son époque : enjeux et problèmes, Jeanne des Armoises et Jeanne de Sermaises, Réflexions relatives aux biographies de Jeanne d'Arc, « s'efforce de normaliser les rapports avec les vaincus », « la voie de la neutralité opportuniste », « sensible néanmoins aux événements et soumise à des oscillations conjoncturelles », « à ce qu'il lui semble, […] environ 19 ans, « la vigilance chrétienne qui fait reculer péchés et ténèbres et annonce la lumière ». », Une dizaine de personnes sont actives lors du procès, tels Jean d'Estivet, Nicolas Midy et Nicolas Loyseleur. Depuis une crise initiale en 1392, le roi de France Charles VI, dit « le Fol », est sujet à des troubles psychiques intermittents suivis de phases de rémission. On retint surtout les thèses évoquées lors de son procès[206] : la mandragore[207] suggérée par Cauchon, l’instrument politique destiné à jeter la terreur dans les troupes anglaises, et la si romanesque main de Dieu (qu’on y voit de l’hérésie ou des desseins monarchiques). ». Elle célèbre l’Espérance des chrétiens en la vie éternelle, don de Jésus pour tous ceux qui se confient en Lui. souhaitée]. Leurs membres sont sélectionnés avec soin. Elle est vendue aux Anglais le 21 novembre 1430, pour dix mille livres tournois, payées par les Rouennais[166], et confiée à Pierre Cauchon, évêque de Beauvais et allié des Anglais. Événements dignes de mémoire, encore que, dans la postérité, ils doivent exciter plus d'admiration qu'ils ne trouveront de créance. Ceux-ci la situent dans la tranche d'âge des puellae, terme latin désignant à l'époque les « pucelles » ou « jeunes filles », autrement dit les adolescentes pubères âgées de 13 à 18 ans, sorties de l'enfance mais non encore adultes. « Jeanne d’Arc était une fille habitée et qui avait un certain nombre de valeurs : le courage (…), la droiture, la pureté, une forme de fraternité, et une très grande empathie », estime-t-il. Les partisans de ces derniers sont ultérieurement appelés Armagnacs en raison de l'engagement notoire du comte Bernard VII d'Armagnac en faveur de son beau-fils Charles d'Orléans, fils et successeur du défunt duc Louis[9]. Sur le plan géopolitique, le royaume de France, privé de tout ce qui était situé au nord de la Loire et à l'ouest de l'Anjou-Auvergne, bénéficiait de ressources humaines et matérielles à peu près identiques à celles de l'Angleterre, proprement dite, qui était moins peuplée. Jeanne n'a pas eu non plus que des amis à la Cour du Dauphin. Enfin, l'église de Domrémy dépend de la paroisse de Greux, au diocèse de Toul dont l'évêque est prince du Saint-Empire germanique. Or le traité de Troyes est contesté par la noblesse française puisqu'il spolie le dauphin Charles — stigmatisé en tant qu'assassin du duc Jean de Bourgogne — de son droit à la succession. Après la sécurisation de la vallée de la Loire grâce à la victoire de Patay (où Jeanne d'Arc ne prit pas part aux combats), le 18 juin 1429, remportée face aux Anglais, Jeanne se rend à Loches et persuade le Dauphin d'aller à Reims se faire sacrer roi de France. En 1422, à la suite des décès successifs des souverains Henri V d'Angleterre et Charles VI de France, la dynastie des Lancastre revendique « l'union des deux couronnes » en la personne d'un enfant âgé de neuf mois : Henri VI, roi de France et d'Angleterre[14]. Cette situation faisait qu'en 1429 la dynamique était anglaise. Pour ne pas donner prise à ses ennemis qui la qualifient de « putain des Armagnac »[151],[n 18],[153], et après avoir fait une enquête à Domrémy, Charles donne son accord pour envoyer Jeanne à Orléans assiégée par les Anglais[154]. Ac 2, 42-47), doivent s’offrir en victimes vivantes, saintes, agréables à Dieu (cf. Il nous raconte son épopée, la foi qui l’habitait, et les vertus qu’elle incarne et dont certaines sont toujours actuelles. », — Jeanne d'Arc à son procès (le 15 mars 1431). Dans son livre La vérité sur Jeanne d'Arc en 1819, Caze développe cette théorie, qui est généralement relayée par des monarchistes comme Jean Jacoby (Le secret de Jeanne, pucelle d'Orléans en 1932) pour qui le peuple ne serait pas en mesure de donner naissance à des héros. Les paroissiens pourront se joindre à eux dans la journée pour le créneau de leur choix. était-ce stratagème humain ? Jeanne d'Arc à la porte Saint-Honoré lors du siège de Paris de 1429, miniature extraite des Vigiles de Charles VII de Martial d'Auvergne, Paris, BnF, département des Manuscrits, ms. Français 5054, fo 66vo , fin du XVe siècle. Groupes de prière. Les enfants ont décoré une bougie et écris une intention de prière qui a été déposé sur un sapin en bois et qui sera exposé à l'église Saint-Michel pendant le temps de Noël. Se marier à l’Eglise, c’est désirer vivre l’amour de Dieu au sein d’une famille. « Cœur et chef principal du royaume »[19], Paris a subi les massacres successifs de la guerre civile ; tombée sous la coupe des Bourguignons durant la nuit du 28 au 29 mai 1418, « dépeuplée et affaiblie », la ville passe sous domination anglaise le 8 mai 1420, deux semaines avant que le traité de Troyes soit conclu[20]. Bibliographie partielle des articles, biographies, études et essais. C'est Jules Quicherat qui rassemblera de manière quasi exhaustive, en cinq volumes, l'historiographie johannique entre 1841 et 1849. Dans son pays, à savoir « l'espace de l'interconnaissance : le terroir communautaire » englobant Domrémy jusqu'à Vaucouleurs[92], Jeanne est vraisemblablement désignée par son surnom enfantin et son matronyme, « la Jeannette de la Rommée »[90]. L'historien Christian Amalvi note que dans les illustrations, on escamote l’évêque Cauchon. Pour engager deux vies aujourd’hui, une année n’est pas de trop pour un approfondissement spirituel du mariage. ». Sur la rive gauche de la Meuse, elle peut relever du Barrois mouvant, pour lequel le duc de Bar, par ailleurs souverain dans ses États, prête hommage au roi de France depuis 1301. Célébration de Noël dans les classes des écoles primaires de Notre-Dame et Jeanne d'Arc sur le thème de la lumière. Le culte de son vivant ayant rapidement décliné, les siècles suivants ne lui portent qu'un intérêt inconstant. Comme les autres, le Chrétien affronte et subit la crise. Les historiens contemporains la considèrent soit comme un porte-étendard qui redonne du cœur aux combattants et aux populations, soit comme un chef de guerre démontrant de réelles compétences tactiques[162],[163],[164]. The battle of Patay. Samedi : – Dimanche : 9h45 11h15 Mercredi des Cendres, le 17 février : 11h Selon l'historien Yann Rigolet, la « savante confiscation » à la fin du XXe siècle de sa figure par les mythologues du Front national, ne rencontrant visiblement que peu d’oppositions, a engendré une certaine déréliction du mythe Jeanne d’Arc. Jeanne d'Arc visiblement ne portait pas les Bourguignons dans son cœur à cause de leur proximité avec son village de Domrémy et des heurts qu'il avait pu y avoir. Son prénom est parfois accolé à son surnom « la Pucelle » attesté très tôt, dès le 10 mai 1429. (Mémoires du pape Pie II, citées en latin par Quicherat en 1847, traduites en français par le père Ayroles en 1898). Par la suite, la proche parentèle de Jeanne intente officiellement le procès en nullité afin de laver l'honneur familial de la condamnation infamante. Le procès débute le 21 février 1431. Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre. Selon les termes de ce contrat visant une « paix finale », Henri V devient le régent du royaume de France et l'époux de Catherine de Valois, fille du roi Charles VI « le Fol »[13]. Symbole républicain et figure unificatrice utile dans le cadre de la construction de la nation après la guerre franco-allemande de 1870, elle fait l'objet depuis la fin du XIXe siècle de récupération par différents partis politiques tant de la gauche (voyant en elle une fille du peuple brûlée par l'Église et abandonnée par le roi) que de la droite (voyant en elle une héroïne nationale, sainte), avant d'être accaparée par la droite nationaliste et catholique. Exprimée par la formule consacrée (tel âge « ou environ »), cette connaissance approximative reflète l'indifférence de la culture chrétienne médiévale vis-à-vis de l'anniversaire de la date de naissance, et ce dans tous les groupes sociaux[33], y compris au sein de la noblesse où seule la venue au monde des rois et princes illustres est correctement répertoriée grâce à l'établissement d'horoscopes[34]. Toutefois frère Richard voulait qu'on la mît en œuvre. Il me serait difficile de l'affirmer. Military Historical Guide 1400-1600, Olivier Bouzy, « La famille de Jeanne d'Arc, ascension sociale d'un lignage roturier du, Léonard Dauphant, « « Fille de la frontière » ou « vierge des marches de Lorraine », espace vécu et identité régionale de Jeanne d'Arc », dans, « En l’an de grâce 1428 Jeanne d'Arc, diocésaine de Toul, comparut ici devant l'officialité de l'évêque Henri de Ville présidée par Frédéric de Maldemaire doyen de Saint Genoult dans un procès matrimonial que lui fit un jeune homme de Domremy. Le 4 novembre 1429, « la Pucelle » et Charles d'Albret s'emparent de Saint-Pierre-le-Moûtier. Ce patronyme s'orthographie diversement en moyen français dans les documents du XVe siècle car aucune règle n'est alors fixée à ce sujet. Pour s'inscrire, suivez le lien dans l'espace infos au dessus. Aubert d'Ourches, ancien compagnon d'armes de Jeanne d'Arc, comparaît à Toul[182] comme vingt-huitième témoin, voici sa déposition du 14 février 1456 lors de la neuvième séance : « La Pucelle me parut être imbue des meilleures mœurs. Une des copies de la charte d'anoblissement qui nous est parvenue dit que le roi Charles VII la fit 'Jeanne, dame du Lys', sans lui concéder un pouce de terre, ni à elle ni à ses frères et sœur, ce qui était contraire à l'usage de l'anoblissement, car le titre visait à asseoir la propriété de façon héréditaire. Françoise Darling, le mardi 2 mars à 14h00 Le nouveau duc de Bourgogne finit par faire assassiner son rival et cousin Louis d'Orléans en novembre 1407, acte déclencheur d'une guerre civile entre les Bourguignons et les Orléans. Il faut donc être prudent dans la lecture des sources : peu lui sont contemporaines et elles réinterprètent souvent les sources originelles dans le contexte de leur interprète. ». Le tribunal déclare Jeanne d'Arc « relapse » (retombée dans ses erreurs passées), la condamne au bûcher et la livre au « bras séculier ». Les Anglais n'ont jamais eu de difficulté pour lever des troupes et des fonds. Les deux sources principales sur l'histoire de Jeanne d'Arc sont le procès de la condamnation de 1431, et le procès en nullité de la condamnation de 1455-1456. Le cardinal de Winchester a insisté pour qu'il ne restât rien de son corps. Les procès sont des actes juridiques. On réduit le rôle de l’Église et attribue l’exécution de Jeanne à la seule Angleterre[219]. Plusieurs femmes se présentèrent comme étant Jeanne d'Arc affirmant avoir échappé aux flammes. Seule la notice d'Edmond Richer, surtout prolifique sur le plan théologique, apporte un volet historique cependant entaché d'inexactitudes. À l'encontre de telles approches médicales, hasardeuses, discordantes et ignorantes des mentalités du XVe siècle, les historiens tentent d'expliquer Jeanne d'Arc « par des raisons essentiellement culturelles[116],[122]. Ne l'ayant jamais vue, le greffier la dessine par ouï-dire, comme une figure allégorique sans prétention au portrait physique réaliste, avec un vêtement féminin (la robe décolletée), nue-tête … Panneau Histoire de Paris - Château de Monceau (Paris). De plus le procès de 1431 fut retranscrit en latin (vraisemblablement à l'insu de Jeanne), alors que les interrogatoires étaient en français. Le jeune Henri VI, « roi de France et d'Angleterre ». En hommage à Françoise Michaud-Fréjaville, Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes, Les Anglais disposent du corps des Long Bow, Gallois ayant une maîtrise meurtrière de l', « était, à ce qu'elle disait, plus âgée qu'elle de trois ou quatre ans, « aucun des contemporains, ni aucun des historiens de Jeanne n'[a] repris à son compte l'affirmation de Perceval de Boulainvilliers sur la venue miraculeuse de la Pucelle à l'Épiphanie avant la seconde moitié du, Chargés d'examiner Jeanne d'Arc à Poitiers en mars-avril 1429, des docteurs en théologie concluent que, « de sa naissance et de sa vie, plusieurs choses merveilleuses sont dittes comme vrayes. Demandant à s'enrôler dans les troupes du Dauphin pour se conformer à une prophétie locale qui évoquait une pucelle des marches de Lorraine salvatrice de la France, elle demande audience à Robert de Baudricourt en vue d'obtenir de lui la lettre de crédit qui lui ouvrirait les portes de la Cour. Le supplice de Jeanne suscite de nombreux témoignages de mythographes (comme celui du chevalier Perceval de Caigny) qui prétendent que sur le bûcher, un écriteau décrivant ses péchés masquait Jeanne, ou que Jeanne était coiffée de la mitre d'infamie qui dissimulait son visage. Considérant que seul le sacre à Reims confère la dignité royale, la Pucelle s'adresse à Charles VII en usant du titre de « dauphin[147] ». Était-ce œuvre divine ? On trouve le plus souvent Darc mais également les variantes Tarc[79], Tart[80], Tard, Dart, Dars, Darx, Dare[81], voire Day ou d'Ailly (Daly au XVIe siècle) d'après la transcription phonétique du patronyme prononcé avec l'accent lorrain local, « Da-i »[79]. Librairie Religieuse Catholique I Sélection Catholique I Livres, Spiritualité, Musique, Films Chrétiens + 2 millions de produits ! Jeanne d'Arc, née vers 1412 à Domrémy, village du duché de Bar[n 1] (actuellement dans le département des Vosges en Lorraine), et morte sur le bûcher le 30 mai 1431 à Rouen, capitale du duché de Normandie alors possession anglaise, est une héroïne de l'histoire de France, chef de guerre et sainte de l'Église catholique, surnommée depuis le XVIe siècle « la Pucelle d'Orléans ». Ainsi, le 22 février 1431, Jeanne d'Arc soutient devant ses juges qu'à treize ans, alors qu'elle se trouvait dans le jardin de son père, elle reçut pour la première fois une « révélation de Notre Seigneur par une voix qui l'enseigna à soi gouverner ».