Le désir condamne l’homme à la souffrance, car il est sans fin. Elle est la souffrance de voir l'autre réduit en objet et le désir que tous et tout le reconnaissent comme sujet. Pour Schopenhauer, nous sommes dans une situation analogue à tous les instants de notre vie : même si nous satisfaisons un ou plusieurs de nos désirs, plusieurs autres sont nécessairement frustrés, et sont donc causes en nous d’une souffrance inévitable. Le texte s’ouvre sur l’assimilation du désir à la souffrance et présente l’hypothèse que la satisfaction peut mettre fin à cette souffrance. Trois arguments viennent à l’appui de l’idée que l’homme ne peut échapper à la souffrance, que la satisfaction ne supprime pas la souffrance liée au désir. Carnets III, mars 1951 - décembre 1959 (1989) de C'est ce que met en évidence le philosophe Arthur Schopenhauer. La satisfaction que l’existence peut procurer résulte toujours d’une frustration première. Tout désir, même celui de parler, est un désir de vivre. Mais si, contrairement à l’opinion commune, satisfaire nos désirs ne nous libère pas de la souffrance, alors il semble que l’homme ne puisse pas échapper à celle-ci et soit condamné au malheur. Liste des citations d'Arthur Schopenhauer sur desir classées par thématique. Le désir vient nous inquiéter, impression qu'on ne peut être bien tant qu'on a pas l'objet du désir. Ainsi, la satisfaction non seulement est courte, mais est très rapidement suivie par la renaissance du désir satisfait, c’est-à-dire par une souffrance nouvelle. Dans cet extrait, Schopenhauer cherche a montrer que si le désir est pensé par rapport à un sentiment de manque alors ce désir conduit à la souffrance. Le désir, de sa nature, est souffrance; la satisfaction engendre bien vite la satiété; le but était illusoire; la possession lui enlève son attrait; le désir renaît sous une forme nouvelle, et avec lui le besoin; sinon, c'est le dégoût, le vide, l'ennui, ennemis plus rudes encore que le besoin. Le désir d'amitié est donc précisément un désir d'être compris, sollicité, apprécié pour nous-même. Nous allons nous intéresser dans cet article à la théorie du désir de Schopenhauer. Selon Schopenhauer aussi, le désir est insatiable. En effet, nous ne ressentons jamais un seul désir à la fois, nous ressentons toujours une multiplicité de désirs. Et c'est gratuit ! Le désir satisfait fait place aussitôt à un nouveau désir; le premier est une déception reconnue, le second une déception non encore reconnue Schopenhauer (1788-1860) De tout temps, le désir le plus important a été le désir de rencontres. Texte commenté. tant que nous sommes sujets du vouloir, il n’y a pour nous ni bonheur durable, ni repos. Le désir n’est pas souffrance mais joie (Spinoza) Spinoza s’oppose frontalement à l’idée de Schopenhauer selon qui le désir est souffrance. La deuxième possibilité est donc non pas de satisfaire ses désirs, mais de les abolir. Mais cette insatiabilité est ici synonyme de souffrance car le désir ne peut jamais être réellement satisfait. Or le bonheur se définit traditionnellement comme la satisfaction durable de tous nos désirs. Rencontres avec l'autre, avec Dieu, entre les sexes. Désir de femme est un feu qui dévore
Désir de nonne est cent fois pire encore. - Une citation d'Arthur Schopenhauer La deuxième partie du texte présente une série d’arguments visant à réfuter cette hypothèse et à montrer que l’existence est inévitablement malheureuse. Autrement dit, nous souffrons la quasi totalité de notre temps de vie. Cette conception métaphysique va de pair avec une conception morale profondément pessimiste : la volonté est insatiable et condamne tous les êtres au malheur. Tout vouloir procède d’un besoin, c’est-à-dire d’une privation, c’est-à-dire d’une souffrance. Le poème est l'amour réalisé du désir demeuré désir. On a coutume de voir les poètes occupés surtout de la peinture de La satisfaction est courte et le désir long. Mais Schopenhauer nie-t-il absolument que nous puissions échapper à la souffrance ? Mais lorsque nous désirons quelque chose, nous ne nous bornons pas à constater qu’elle nous manque, comme nous constaterions qu’il manque un phare à notre voiture : ce manque n’est pas simplement constaté, il est aussi ressenti douloureusement, d’où la dernière équation de Schopenhauer dans cette première phrase : privation = souffrance. Mais alors, continue Schopenhauer, alors se présente devant lui son second ennemi, plus redoutable que le premier, parce qu'il paralyse ses forces et le laisse sans défense : l'ennui. C'est comme l'aumône qu'on jette à un mendiant : elle lui sauve aujourd'hui la vie pour prolonger sa misère jusqu'à demain. Le désir est la modalité de cet accroissement de notre puissance, de cet épanouissement existentiel. Pour bien comprendre l’intérêt de la question, il faut saisir ses enjeux : c’est la question fondamentale de l’accessibilité du bonheur qui est ici posée par Schopenhauer. Ce qu’il nie, c’est que la jouissance soit durable et totale (qu’elle puisse toucher tous nos désirs) : au contraire, elle est par essence éphémère et locale (elle ne concerne que certains de nos désirs). Quand je désire (quand je « veux » quelque chose), c’est que je suis privé de la chose que je désire (sinon, je ne la désirerais pas ; on ne désire pas ce que l’on a). On se sent être ou plutôt, chez Schopenhauer, le désir étant le « vouloir-vivre » qui nous dévore, il est nécessaire que l'on désire. Étant donné qu’il est impossible d’éteindre le désir, la satisfaction n’existe pas vraiment ; elle est seulement apparente, puisqu’un nouveau désir particulier renaît derrière le … Ainsi selon Schopenhauer, nous oscillerions, comme un balancier, entre la privation et son cortège de souffrance et l'écœurement de la satiété. Schopenhauer ne se complaît pas dans le désespoir : il constate que le mal a une consistance, qu’il existe à la fois sous la forme de la souffrance et de la guerre, du conflit, des vouloir-vivre les uns contre les autres, il voit dans le vouloir l’origine positive du mal… Ici, Schopenhauer fait remarquer que désirer, c’est souffrir. Le désir semble donc faire partie d'une dimension péjorative/négative. L'insatiabilité du désir est ce qui en fait une souffrance : il renaît sans cesse et l'impossibilité de le satisfaire conduit au malheur. Parler du désir, c'est parler d'autrui. C'est l'accomplissement de soi à travers l'autre. L’existence d’un être désirant est donc comme une suite de longs traits et de points où les traits représentent les longs moments de désirs-souffrances, et les points les courts moments de satisfactions-jouissances. Pas exactement, et c’est ce que suggère la deuxième partie du texte. Nous désirons longtemps, donc nous souffrons longtemps, et nous jouissons très peu de temps. Les réserves imposées sur le désir excitent le désir de vivre sans réserves. Le désir est par essence une souffrance. Le désir, de sa nature, est souffrance ; la satisfaction engendre bien vite la satiété ; le but était illusoire ; la possession lui enlève son attrait ; le désir renaît sous une forme nouvelle, et ... - une citation de Arthur Schopenhauer Le texte que nous abordons se trouve dans son œuvre majeure, le Monde comme volonté et comme représentation, plus précisément en III, §38. Schopenhauer – Le cycle infernal du désir. Le deuxième argument de Schopenhauer concerne non plus les désirs frustrés, mais les désirs satisfaits eux-mêmes : le désir est long et la satisfaction est courte. Leçon 192. Donc s’il y a désir, il y a satisfaction ( même s'il y a la souffrance du manque) . Notre temps n'est-il pas celui du désir ou de l'ennui: dans les deux cas, le temps de la souffrance. "nécessairement, il éprouvera bientôt que tout contentement est de pure apparence, Car il ne nous ai jamais donner l'assouvissement final de notre volonté." La satisfaction d'aucun souhait ne peut procurer de contentement durable et inaltérable. Schopenhauer : Le désir est souffrance Tout vouloir procède d’un besoin, c’est-à-dire d’une privation, c’est-à-dire d’une souffrance. En effet selon moi la souffrance de l’Homme naît seulement de ses constants désirs, mais je pense que la déception dont parle Schopenauer est celle qui lui va lui imposer de retrouver un désir après avoir ressenti la brève joie d’en avoir comblé un. D’où la comparaison avec l’aumône qu’on fait à un mendiant : l’aumône représente la satisfaction, le mendiant représente l’homme habité par le désir. Prenons un exemple simple : vous ressentez trois principaux désirs, celui d’aller manger au restaurant, celui d’aller au cinéma et celui de vous acheter une nouvelle paire de chaussettes. La vie, pour Schopenhauer, oscille entre la souffrance et l’ennui. Autrement dit, la cessation de la souffrance passe non pas par la décevante satisfaction du désir, mais par la suppression du désir lui-même. C’est ce qu’on peut appeler un marché de dupe. Je ne peux admettre que le génie implique la souffrance, je dirais plutôt le contraire = que le génie se mesure à l’inverse de sa souffrance. Ceux qui répriment leur désir sont ceux dont le désir est assez faible pour être réprimé. Le désir est, en ce sens, une expérience négative, l’expérience d’un manque, d’une privation, tel que celui-ci qui l’éprouve recherche la négation de cette négation : la satisfaction de ce désir. Non seulement, donc, la jouissance se déroule dans un temps court, mais elle est en outre immédiatement relayée par la renaissance de la souffrance. Schopenhauer semble d’abord concéder que la satisfaction fait cesser la souffrance du désir : Mais tout le reste du texte est là pour venir tempérer sérieusement, voire contredire cette idée. Schopenhauer associe la "fureur" au désir, ce qui rendrait le comblement de celui-ci frénétiquement violent. Le désir, de sa nature, est souffrance ; la satisfaction engendre bien vite la satiété : le but était illusoire : la possession lui enlève son attrait ; le désir renaît sous une forme nouvelle, et avec lui le besoin : sinon, c’est le dégoût, le vide, l’ennui, ennemis plus rudes encore que le besoin. Le désir qui naît de la joie est plus fort que le désir qui naît de la tristesse. Ce texte porte sur le thème du désir, et plus précisément sur le rapport du désir à souffrance. Cela étant posé, il va s’agir évidemment de s’interroger sur la possibilité d’échapper à cette souffrance : nous sommes des êtres désirants, donc des êtres souffrants ; peut-on, et comment, échapper à la souffrance inhérente au désir ? Le problème, c'est que la satisfaction d'un désir est incomplète, illusoire et courte. Le rapport coût-avantage, dans le cadre de l’échange entre désir-souffrance et satisfaction-jouissance, est donc à notre désavantage. - Schopenhauer Le désir, seul ressort du monde, le désir, seule rigueur que l'homme ait à connaître. Pour Schopenhauer, nous devons cesser de désirer, nous devons sortir du cycle infernal du désir. Dans cet extrait, Schopenhauer cherche a montrer que si le désir est pensé par rapport à un sentiment de manque alors ce désir conduit à la souffrance. Supposons que chacune de ces choses coûte le même prix, à savoir dix euros, et que vous ne disposiez que de cette somme. D’où une certaine admiration de Schopenhauer pour l’ascétisme (par exemple la mortification corporelle et la vie monastique). Bruno Bonnefoy. Nous allons nous intéresser dans cet article à la théorie du désir de Schopenhauer. Le texte commence par assimiler le désir à la souffrance : Tout vouloir procède d’un besoin, c’est-à-dire d’une privation, c’est-à-dire d’une souffrance. Retrouvez toutes les phrases célèbres d'Arthur Schopenhauer parmi une sélection de + de 100 000 citations célèbres provenant d'ouvrages, d'interviews ou de discours. Premièrement, en ce qu’il rappelle la conclusion déjà formulée précédemment : le désir condamne l’homme à la souffrance, parce que la satisfaction du désir n’est qu’éphémère et locale. Pour échapper à la souffrance du désir, en effet, on peut envisager deux possibilités : la première est tout simplement la satisfaction de ce désir, qui doit faire cesser la souffrance. On l’a vu en effet, Schopenhauer ne soutient pas que la jouissance est inaccessible : ce serait absurde, car il est évident que nous ressentons du plaisir quand nous satisfaisons un désir. Nous allons nous intéresser à un texte de Schopenhauer, philosophe allemand du XIXe siècle. Le premier argument de cette série est le suivant : pour un désir qui est satisfait, dix au moins sont contrariés. Le besoin qu'est la soif se manifeste à travers le désir que le sujet a de boire Que désirons-nous ? Vous ne pourrez satisfaire que l’un de ces trois désirs, et les deux désirs restants continueront à produire en vous de la souffrance. Ces trois arguments débouchent donc sur la conclusion suivante : La satisfaction d’aucun souhait ne peut procurer de contentement durable et inaltérable. Le désir est un effort de réduction d’une tension issue d’un sentiment de manque • « Tout vouloir procède d’un besoin, c’est- à-dire d’une privation, c’est-à-dire d’une souffrance » (1. Désir et tourment (texte de Schopenhauer) Posted on by hansenlove Le désir est insatiable…Il est difficile de connaître une satisfaction durable et nous sommes condamnés à vivre éternellement dans les souffrances de la privation. Si la satisfaction d’un désir met fin à la souffrance, comme cela semble évident, alors le bonheur se trouve tout simplement dans la satisfaction de nos désirs. Le texte que nous abordons se trouve dans son œuvre majeure, le Monde comme La thèse défendue par Schopenhauer est que la satisfaction de nos désirs est insuffisante au bonheur ; par conséquent, la condition de l’homme est inévitablement malheureuse. Il faut remarquer qu’il n’emploie pas au départ le concept de “désir”, mais celui de “vouloir”. Tout vouloir procède d'un besoin, c'est-à-dire d'une privation, c'est-à-dire d'une souffrance. Cette assimilation du désir à la souffrance se fait en trois étapes. :). Il semble donc impossible de satisfaire ses désirs et par conséquent d'accéder au bonheur. Tant que le désir nous hante, nous vivons insatisfait, avec …